EVALUATION :
Les mots de reprise
Renart
s’introduit donc dans l’enclos et s’approche des poules. Il tend l’oreille car
il a peur d’être surpris. La crainte d’être aperçu va même jusqu’à lui faire
faire demi-tour mais la faim qui continue à le tenailler le pousse à revenir
sur ses pas pour essayer de s’emparer des gelines. L’imprudent animal pénètre
dans la grange par derrière, en faisant si peu de bruit que les poules ne
s’aperçoivent de rien. En voici trois, perchées sur une poutre, qui n’ont plus
longtemps à vivre. Notre chasseur grimpe sur un tas de paille pour saisir ses
victimes entre ses dents, mais ces dernières, sentant bouger la paille,
sursautent et vont se tapir dans un coin. Le goupil les poursuit, les accule
une par une dans l’encoignure et les étrangle toutes les trois.
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Substituts nominaux |
Substituts pronominaux |
Renart |
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poules |
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Tous les plaignants se lèvent et crient justice. Le
roi les fait taire et leur demande comment il faut punir Renart :
tous exigent qu’on le pende. Noble accepte cela.
Au
sommet d’une colline, sur un rocher, le roi ordonne qu’on dresse le gibet pour
pendre Renart le goupil qui est en grand danger. Le singe lui
fait une grimace et le frappe à la joue. Renart regarde derrière lui et les
voit venir en foule. L’un le tire, l’autre le pousse : rien d’étonnant
qu’il ait peur. Couart le lièvre lui jette des pierres de loin, sans approcher.
Ainsi lapidé par Couart, Renart secoue la tête : Couart en fut si
éperdu que depuis il a disparu ; ce simple signe l’épouvante. Alors il
s’est caché dans une haie : de là, dit-il, il verra bien comment on
fera justice au coupable. Vainement il s’y cacha, je crois, car il
connaîtra encore la peur. Renart est bien embarrassé : il est lié et tenu
de tous côtés. Mais il ne put trouver de ruse pour s’échapper. Rien à faire
pour s’en tirer à moins d’une astuce extraordinaire.
Quand il vit dresser le gibet, Renart en fut
très affligé.