LES POEMES SATURNIENS, PAUL VERLAINE
Correction des questions de préparation :
1844-1896
Verlaine est issu d’une famille bourgeoise et traditionaliste. D’abord parnassien, c-a-d « l’art pour l’art », ne penser qu’à l’esthétisme. Les poèmes saturniens sont publiés en 1866, puis Verlaine fait la connaissance de Rimbaud et la débauche commence (1871), une liaison violente s’installe jusqu’au coup de feu que Verlaine tire sur Rimbaud : il est condamné à 2 ans de prison. Ensuite Verlaine se tournera vers la sagesse mais la misère l’accable. Il est consacré princes des poètes.
Prud’homme : personnage inventé pas un dessinateur, celui-ci avait des propos assez traditionaliste, d’une bourgeoisie étriquée.
Pansu : qui a du ventre, de la panse.
Cossu : qui est aisé, riche.
Satire d’un statut social :
La bourgeoisie (maire, marier sa fille avec un jeune homme cossu, hait les poètes), elle est présentée comme ayant des préjugés, comme étant ridicule dans un petit confort intéressé.
Forme qui a eu le plus de succés, surtout dans la poésie du 16ème, vient de l’Italie (Pétrarque) en 1538 et posséde une forme codifiée : 14 vers deux quatrains (abba/abba) et deux tercets (ccd/ede). L’alexandrin est le vers fétiche.
Poème à forme fixe
Analyse linéaire du texte
Chaque rangée s’occupe d’une strophe, on verra bout à bout que l’on peut construire un commentaire composé que les élèves auront à rédiger entièrement à la maison.
V1 : jeu de mot immédiat, ton ironique de l’auteur (père et mère).
« Grave »(mis en valeur par la coupe) alors que 2 vers plus loin il est insoucieux : moquerie.
Exagération de la tenue vestimentaire « engloutir », le faux col (typique de la bourgeoisie) est démesuré, la broderie aussi devient carrément un printemps en fleur.: noter que le vêtement est souvent utilisé pour la caricature, te là, le symbole de la bourgeoisie est le faux col et les pantoufles brodées.
V2 à 3 : enjambement (opposé à rejet) un vers débute dans le précédent. Ceci + la diérèse allonge le rêve et lui confère une longueur particulière, on insiste sur l’aspect doux reveur du personnage pour mieux détromper le lecteur : le pers n’est pas un doux rêveur mais un matérialiste. Diérèse sur insoucieux, insistance sur cet aspect : ironie + allitération en « f » au vers 3.
Deux alexandrins au vers 3 et 4 dont la longueur est poétique, on présente aussi la beauté prometteuse, propre à la rêverie d’un paysage poétique « le printemps en fleur », mais c’est une simple broderie sur une paire de pantoufles : caractère prosaïque de la situation, reducteur face au caractère poétique de ce qui précédait (banal, terre à terre, vulgaire). La poésie est en fait arrétée par ce pers étriqué, les vers 3 et 4 tombent à l’eau : MOQUERIE de Verlaine.
V 5, 6, 7 : alexandrin très bien coupé, régulier et monotone qui ne contient que des lieux communs de la poésie traditionnelle, la périphrase pour dire le soleil, c’est très courant et banal, l’oiseau et la charmille des lieux communs, les près, d’une couleur évidente et pourquoi des gazons silencieux ?
Parodie de la seule poésie qu’accepte les bourgeois, héritage appauvri du romantisme et qui reste quand même étrangère au bourgeois puisqu’à la question posée, il change de sujet.
Le personnage ne peut pas comprendre la poésie même celle des romantiques.
V 8 : diérèse sur monsieur : terme très pompeux, il est autre chose que cette poésie. Son seul interêt réside dans le mariage de sa fille qui n’est qu’un rite social , uniquement matérialiste. Ce n’est plus le rêve poétique mais le songe du mariage.
Troisième strophe
Enjambement avec le vers précédent marqué puisqu’on passe d’une strophe à l’autre. L’auteur veut mettre en valeur après l’avoir différé les préocupations matérialistes du pers.
Monsieur Machin : nom propre péjoratif, on se fiche de son nom, l’intêret est qu’il soit cossu.
Cossu et juste milieu (politiquement correct) : position conformiste autant que le conformisme des deux vers 9 et 10 (forme régulière).
Pansu, moquerie sur l’aspect physique, botaniste : curieux métier pour qu’il plaise à mr Prud’homme, c’est l’oxymore de cossu et l’opposé materialiste de celui qui peint en vers la nature.
Au vers 11, on change de rythme monotone, on passe à un vers coupé car on parle des poètes, le rythme devient plus intéressant.
Jugement très négatif des poètes : énumération de leurs défauts.
Dernière Strophe
Enjambement très audacieux car au milieu d’une construction grammaticale, pour mettre à la rime « coryza » et appuyer sur cet aspect de dégout et de pers prosaïque qu’est ce bourgeois.
Autres rimes très droles qui apporte une légèreté et de l’ironie au texte : maroufles, pantoufles, pansu, cossu.
Dernier vers :changement dans l’ordre des mots, « pantoufles » se retrouve à la rime et accentue la caricature : le poème se termine sur l’évocation d’un objet qui représente la vie étriquée du personnage « bourgeois pantouflard ».
Rédaction du commentaire composé
I- La critique d’un type social – le stéréotype.
Pantoufle (prosaïsme), faux col (exagération)
B/ Le physique
Pansu, coryza
C/ La pensée
Conformisme, diérèse sur monsieur, l’intêret du mariage, préjugés contre la classe sociale des poètes, enjambement v 8 et 9 pour mettre en valeur.
II- L’ironie et le comique
A/ Les rimes qui font sourire et la rime 13 arrangée.
B/ Les noms propres utilisés et les jeux de mots v1.
C/ Répétition de ce vers avec « pantoufles » : montrer l’effet.
III- La place de la poésie
A/ la poésie et mr Prud’homme, la poésie contre l’intêret
B/ La poésie traditionelle et ses topos.
C/ La poésie de Verlaine, mise en accusation et intêret.
Le poème est tiré d’un recueil de jeunesse, sonnet qui satirise un type social: Mr Prud’homme, connu par sa caricature : classe montante au 19ème après la chute des aristocrates.
Nous verrons ….
Comment l’auteur a opéré pour satiriser, par l’ironie et grace à cette classe, le poète s’est placé pour défendre son morceau.