Objectifs :        -rappels sur le récit (l’énonciation, le point de vue, les systèmes temporels)

                        -introduction au genre littéraire du fantastique

                        -lecture d’une œuvre intégrale courte

                        -réflexion sur les choix d’écriture

Support :          -Lettre d’un fou, Maupassant

                        -Le Horla 1° version

                        -Le Horla 2° version

Séance 1 : entrée dans le monde de l’angoisse

Lettre d’un fou p 41 « j’ai tenté d’aiguiser mes organes.. » à p 43 « que dois-je faire ? »

-         Introduction :
Maupassant est un auteur du XIX° siècle (1850-1893) qui se fait connaître à 20 ans avec une nouvelle intitulée Boule de suif. Il se consacre alors à l’écriture mais souffre très tôt de crises nerveuses. Malade de la syphilis, il mourra à 43 ans désespéré et fou.
La Lettre d’un fou a été écrite en 1885 : c’est un court récit qui préfigure Le Horla.

-         Lecture :
Lire la première phrase de la Lettre : « Mon cher docteur… » et faire un rappel sur la situation d’énonciation (® les mots pour analyser)
un patient (le fou)  ®  parle (la lettre)  ®  à un docteur
     = émetteur                = message              = récepteur
Résumé du début de la Lettre : Le patient explique au docteur l’origine de son mal. Il lui raconte comment il s’est mis petit à petit à réfléchir sur l’homme et le monde qui l’entoure, comment il a commencé à douter de ses sens et à prendre conscience qu’il existe des choses inconnues, invisibles, impalpables. Cela a été pour lui le début d’une angoisse terrible : « Et j’ai eu peur de tout, autour de moi, peur de l’air, peur de la nuit.»
Lecture du passage

-         Analyse :
Quel est le fait principal rapporté par le patient ? (il a vu un être invisible)
Où commence le récit de ce fait ? Où s’achève-t-il ? Que remarquez-vous ? (le récit est encadré par les expressions « j’ai vu­­ – j’ai vu » et « je l’avais vu – je ne l’ai pas revu »)
Sur quel sens est basé le rapport du patient ? Peut-on le mettre en doute ? Pourquoi ? (la vue n’est pas un sens infaillible, on peut parfois avoir des hallucinations ; on peut donc douter de la réalité des dires du patient, on peut croire qu’il est fou, comme nous le suggère le titre)
Explique en deux ou trois phrases comment le patient a « vu » l’être surnaturel.

Séance 2 : le doute s’installe…

Le Horla version 1 (1886): 3 extraits

Le début du récit : « Le docteur Marande… l’humanité toute entière. » p 45

-         Lecture :
Quelle est la situation d’énonciation ? (un narrateur fait un récit au lecteur)

-         Analyse :
Quelle différence y a-t-il avec la Lettre d’un fou ? ( c’est un récit à la 3° personne)
A quel personnage le lecteur s’identifie-t-il ? En était-il de même pour la Lettre ? (Ici, le lecteur se situe immédiatement du côté des médecins = il adopte leur point de vue : il va comme eux écouter le récit du patient afin de juger s’il est fou ou non.)

Les faits : « Donc il y a un an… acquis des goûts différents. » p 46 à 48

-         Lecture jusqu’à « que je restai » :
Quelle est la situation d’énonciation ? (le patient s’adresse aux médecins)

-         Analyse :
Quels sont les trois symptômes qui amènent le patient à consulter un médecin ? (malaises, inquiétude nerveuse empêchant le sommeil, colères)
Que prescrit le médecin ? (du bromure de potassium pour dormir et des douches pour se relaxer)
Quel effet cela a-t-il sur le patient ? (il dort, mais « d’un sommeil plus affreux que l’insomnie »)
Que décide-t-il  de faire ? (il veut partir deux ou trois mois)
Pourquoi ne le fait-il pas ? (il se passe « un petit fait très bizarre »)

-         Lecture à partir de « Ayant soif un soir… »

-         Analyse :
Quel fait intrigue le patient ? (l’eau ou le lait dans sa carafe diminuent pendant la nuit alors qu’il est sûr de ne pas en avoir bu)
Pourquoi certains mots sont-ils en italique ? (pour insister sur le fait que le on et le qui désignent l’être dont le patient veut prouver l’existence)
Quelle est la première ruse du patient pour se prouver que ce n’est pas lui qui boit dans la carafe ? (il place sur sa table de nuit des aliments et des boissons qu’il adore ou déteste afin de voir lesquels vont disparaître)
Quel nouveau doute le tracasse ? (un somnambule peut peut-être changer de goût ?)

Le doute : « Je me servis alors… ces réveils plus épouvantables encore »

-         Lecture :
Quelle est la situation d’énonciation ? (le patient s’adresse au médecins)

-         Analyse :
Quelle dernière ruse utilise le patient pour évacuer le doute ? (il se barbouille avec de la mine de plomb)
Le doute persiste-t-il pour le patient ? (non, il a vu que ce n’était pas lui qui buvait)
Le doute persiste-t-il pour les médecins ? (oui, ils pensent que le patient est fou)
Le patient est-il satisfait de son récit ? Qu’aurait-il dû faire d’après lui ? (il se rend compte que son récit vu de l’extérieur n’a aucune garantie de vérité ; il se dit alors qu’il aurait dû le raconter de telle façon que les auditeurs vivent avec lui ce qu’il a vécu, au jour le jour)

Séance 3 : Raconter au passé

-         Leçon : le système temporel du passé (à partir de l’extrait p 47 « Le soir suivant… l’eau surtout. »)

-         Exercices : relever les verbes conjugués et donner leur temps (extrait p 48 « Mais ce doute poignant… près de moi ? »)

Séance 4 : L’angoisse au jour le jour

Le Horla version 2 (1887) : œuvre intégrale

-         Lecture du 8 mai :
Quelle forme Maupassant a-t-il adoptée pour la version définitive du Horla ? (le journal) Quelle est la particularité de cette situation d’énonciation ?
Pouvez-vous expliquer pourquoi en quelques phrases? (il s’est aperçu que la seule façon de faire douter le lecteur était de lui faire adopter le point de vue du « fou », de lui faire vivre chaque doute, chaque angoisse avec lui.)
A quel système temporel appartient ce récit. (présent ® rappel)

-         Analyse :
Quel est le rôle de ce récit du 8 mai ? (il a fonction d’incipit, c’est la situation initiale ® les mots pour analyser)
Que sait-on du personnage ? (il habite apparemment seul dans la maison où il a grandi, dans la campagne près de Rouen.)
Quel est le seul événement relaté dans cet incipit ? (il salue un trois-mâts brésilien.)

-         Lecture du 12 mai :

-         Analyse :
Pourquoi peut-on dire qu’il y a un grand contraste entre le 8 et le 12 mai ? (le narrateur n’est plus heureux et insouciant, il est triste et angoissé)
Donne un titre à ce récit du 12 mai (le début de l’angoisse, de la maladie…). A quelle partie du schéma narratif correspond-il ? (élément perturbateur ® les mots pour analyser)

-         Lecture du 16 au 25 mai

-         Exercice : transposer un texte au présent dans le système temporel du passé (extrait p 57 « Vers dix heures… m’anéantir. »)

Séance 5 : Evaluation sur les rappels de 6°-5° (énonciation, schéma narratif, système du présent, système du passé)

Extrait 2 juin-3 juin pour les système temporels

Extrait du 3 juillet pour la situation d’énonciation

Question de connaissance pour le SN

(on passe l’excursion au Mont Saint Michel du 2 juillet)

Lire du 4 au 30 juillet

Séance 6 : L’être invisible

-         Lecture du 2 au 6 août 

-         Analyse :
Dans quel état le narrateur est-il quand il rentre de Paris ? (Il se sent bien)
Que se passe-t-il le 6 août ? (il voit un être invisible cueillir une rose)
Quel est votre point de vue à ce moment de la lecture ? Pensez-vous que le narrateur est fou ou qu’il a réellement vu ce qu’il a vu ?

-         Lecture 7 au 14 août

-         Analyse :
Quelle est la théorie du narrateur ? (il pense être possédé par un être invisible qui le gouverne)
Essayez de retrouver les différentes hypothèses du narrateur pour expliquer les phénomènes dont il est la victime. (la maladie 16 mai ® il va chez le médecin ; l’ influence de la solitude 3 juin ® il part en voyage ; le somnambulisme 5 juillet ® il met sa folie à l’épreuve avec les boissons sur sa table de nuit ; la folie 10 juillet ® il part à Paris ; la certitude qu’il y a un être invisible 6 août ® il essaie de vivre avec mais ça le rend fou)

Lire du 16 août au 10 septembre : Quelle réponse au mystère le narrateur trouve-t-il enfin ? Que fait-il pour se débarrasser de celui qu’il a nommé le Horla ? Est-ce suffisant d’après lui ?

Séance 7 : correction de l’évaluation

+ réponse aux questions (l’être vient du trois-mâts brésilien, c’est un être nouveau, supérieur à l’homme ; Le narrateur l’enferme dans sa chambre et brûle sa maison ; il se rend compte que d’après sa théorie d’Etre nouveau,  le Horla n’est sans doute pas mort et ne voit pas d’autre solution que de mettre fin à ses jours à lui.)

Relire du 20 août au 10 septembre

Séance 8 : Evaluation finale : expression écrite

« Entre le 21 août et le 10 septembre, il y a des pointillés. C’est la seule fois où il se passe tant de temps sans que le narrateur écrive. Imagine ce qui a pu se passer pendant ce temps-là. Respecte la situation d’énonciation et le système temporel. »

Séance 9 : correction de l’évaluation (fiche récapitulative des fautes fréquemment rencontrées)